Questions fréquentes
Projet général
Pourquoi un nouvel hôpital reste indispensable, même à l’heure de l’ambulatoire ?
Le système hospitalier suisse va certainement évoluer vers davantage de soins ambulatoires, tendance observée depuis plusieurs années dans plusieurs pays européens. En comparaison internationale, la Suisse accuse un retard reconnu en matière d’ambulatoirisation, tant dans le domaine chirurgical que médical. Cette dynamique de transition est appelée à se renforcer, à travers les politiques tarifaires, les incitations à la substitution des séjours et la transformation des modèles de soins.
Cependant, l’ambulatoire ne supprime pas le besoin d’infrastructure hospitalière. Même dans les systèmes très avancés en matière d’ambulatoirisation, les patients sont :
- d’abord admis dans des structures disposant d’un plateau technique lourd, avec blocs opératoires, équipements d’imagerie, zones de soins critiques ;
- ensuite pris en charge dans des unités mixtes capables d’absorber à la fois les cas de jour et les séjours courts.
Un hôpital moderne est donc conçu comme une plateforme modulaire, capable de prendre en charge toutes les intensités de soins, du simple geste ambulatoire jusqu’au traitement stationnaire complexe. Le projet de Delémont intègre cette logique : le dimensionnement projeté n’est pas celui d’un hôpital conventionnel des années 1990, mais bien d’un outil d’avenir, pensé pour intégrer des flux ambulatoires dans une structure efficiente, mutualisée et compacte.
Nouvel hôpital – quelles retombées sont attendues ?
Les retombées attendues du projet peuvent être identifiées comme suit :
• Gain d’efficience clinique et économique : le nouvel hôpital permettra une production accrue de soins avec des ressources stables ou contraintes, grâce à une configuration pensée pour réduire les pertes de temps, les doublons organisationnels et les inefficiences logistiques ;
• Adaptation à la transition ambulatoire : des espaces et circuits spécifiques seront conçus pour les soins ambulatoires complexes, les hospitalisations de jour, la petite chirurgie ou les consultations de spécialité, dans une logique de fluidité, de sécurité et de confort patient ;
• Accessibilité renforcée : la proximité immédiate de la gare de Delémont facilitera l’accès au site, tant pour les patients que pour leurs proches et les professionnels de santé, encourageant l’utilisation des transports publics et renforçant l’intégration du projet dans les objectifs cantonaux de mobilité durable ;
• Durabilité et adaptabilité : le bâtiment sera conçu selon des standards énergétiques élevés, avec des possibilités d’évolution fonctionnelle, garantissant une infrastructure hospitalière flexible, capable d’absorber les transformations futures du système de santé.
Arrêt des soins aigus sur le site de Porrentruy ?
Non !
Les 32 lits actuellement dédiés à la gériatrie aiguë et aux soins palliatifs, conformément à la stratégie multisite de l’Hôpital du Jura, resteront implantés sur le site de Porrentruy.
Que deviendra le site actuel ?
Quand la construction du nouvel hôpital sera terminé, l’entier des prestations fournies sur le site actuel déménageront dans le secteur Gare Sud. Cela signifie que le site actuel sera disponible pour de nouvelles affectations.
La plupart des constructions ne peuvent pas être réhabilités, mais certaines pourraient parfaitement convenir à des besoins très concrets de réaffectation. Cela dépendra bien entendu de la situation du moment et des besoins de la municipalité.
Des possibilités concrètes :
- L’évolution de la pyramide des âges dans le canton nécessitera pendant une période déterminée (jusqu’à 2040 environ) des places d’hébergement supplémentaires pour les aînés. Un EMS pourrait être aménagé dans le bâtiment sud du site actuel et répondrait ainsi aux besoins, sans engager de grands investissements.
- Un locatif pourrait être aménagé dans l’actuel bâtiment du personnel.
- Sur les terrains restants, idéalement orientés plein sud, des zones d’habitat individuel ou mitoyen pourrait être définies en fonction des besoins identifiés par la municipalité.

Le site actuel semble fonctionnel, pourquoi ne pas le rénover ?
La majorité des bâtiments actuels ne peuvent simplement plus être rénovés sans engager des coûts exorbitants. En effet, la non-conformité de la majeure partie des constructions est conséquente : isolation, installations électriques, normes parasismiques, configuration des chambres, taille des unités de soins, etc. Par ailleurs, l’agencement disparate des constructions et la vétusté de certains secteurs nécessitent un réagencement complet des services.
Le scénario d’une rénovation présente plusieurs inconvénients majeurs :
- Il ne constitue pas une vraie rénovation, mais une reconstruction quasi-totale, pour un coût similaire à celui d’un bâtiment neuf, sans les avantages structurels d’un nouveau projet.
- Il suppose des travaux à proximité immédiate du site d’activité hospitalière, ce qui génère d’importants risques pour la qualité, la sécurité et la continuité des soins.
- Les coûts liés à la cohabitation entre activité hospitalière et chantier sont très élevés (logistique, phasage, protection des usagers et du personnel, surcoûts techniques).
- Le résultat final serait fonctionnellement inférieur à un bâtiment neuf, en raison des contraintes d’implantation, d’orientation et de raccordement avec les structures existantes.
- L’emplacement actuel est mal connecté, mal desservi pour les transports collectifs et les ambulances, et difficile à développer au regard des besoins futurs.
- Enfin, ce scénario n’attire pas les investisseurs privés : le montage financier reposerait exclusivement sur un financement public ou institutionnel.

Certaines parties de l’hôpital ont déjà été rénovées, pourquoi une nouvelle construction ?
Les rénovations passées ont permis à l’Hôpital du Jura de rester à la hauteur des exigences actuelles, en modernisant plusieurs secteurs clés : chambres, bloc opératoire, secteur parents-enfants, unité ambulatoire. Aujourd’hui, c’est une nouvelle étape qui s’ouvre : celle d’un hôpital repensé dans sa globalité, avec des flux mieux organisés entre les urgences, les soins, la radiologie, le bloc opératoire, etc.
Ce n’est plus une question de rénover l’existant, mais de créer un hôpital pensé pour demain, en cohérence avec les évolutions médicales, les besoins des patients, et les exigences de sécurité et d’efficience. Cela passe nécessairement par une nouvelle structure.

À quoi ressemblera le nouvel hôpital et le futur quartier Gare Sud ?
Il est encore trop tôt pour donner des précisions sur les aspects architecturaux du projet, qui seront le fruit d’une prochaine étape. Ce qui a déjà été analysé à ce stade, ce sont les surfaces nécessaires pour chaque domaine d’activité. Le nouvel hôpital occupera environ la même surface que les bâtiments actuels. Par contre, l’agencement des locaux sera beaucoup plus fonctionnel et efficient, avec des flux adaptés aux besoins actuels et futurs.
En ce qui concerne le futur quartier Gare Sud, il est également un peu tôt pour donner tous les détails. Cependant, la municipalité de Delémont avait lancé des mandats d’étude parallèles en 2021 pour imaginer le développement de ce secteur de plus de 100’000 mètres carrés. Il se réalisera en plusieurs étapes sur une durée de 20 à 30 ans. Le Collège d’experts a proposé au Conseil communal de retenir le projet « Et au milieu coule une rivière » pour la suite de la planification (farra zoumboulakis & associés architectes urbanistes SA, L’Atelier du Paysage Sàrl, Ecoscan SA, Christe & Gygax Ingénieurs Conseils SA), voir l’illustration ci-dessous. Ce projet donne une idée de ce que pourrait devenir le quartier Gare Sud.
« Un des enseignements majeurs du concours est la reconnaissance des valeurs agricoles, naturelles et paysagère fortes du site. La proposition du maintien d’un environnement naturel à proximité de la gare représente un fort potentiel d’attractivité, en offrant de travailler et vivre dans un cadre préservé bénéficiant d’une excellente connectivité par tous les modes de transport. » Source : Site Internet de la municipalité, Gare Sud

Est-ce que le nouveau site aura la possibilité de se développer ?
La modularité et l’adaptabilité sont les maîtres-mots d’un hôpital moderne. La conception architecturale doit permettre des évolutions en fonction des avancées médicales ou technologiques.
Un terrain de 12’000 m2 est réservé pour la nouvelle construction et une réserve de 10’000 m2 est prévue pour une éventuelle extension.
Pourquoi réaliser le nouvel hôpital dans le quartier de la gare ?
Le déménagement dans le Quartier Sud offrira un accès direct idéal à la gare ferroviaire et aux cars postaux, ce qui permettra d’encourager le recours aux transports publics, ce qui sera toujours plus important ces prochaines années :
- L’intérêt des patients et du personnel pour un accès au réseau de transports publics est grandissant.
- Certains médecins spécialistes exercent dans plusieurs hôpitaux et viennent par exemple opérer un demi-jour ou un jour par semaine à Delémont. La proximité de la gare contribue à rendre notre hôpital très attractif.
- Les traitements ambulatoires continuent à prendre de l’ampleur et les centres ambulatoires cherchent à s’installer à proximité des gares pour favoriser les déplacements des patients.

Est-ce que la possibilité de construire le nouvel hôpital à Glovelier a été envisagée ?
Plusieurs sites ont été analysés dans le cadre du projet, dont celui de Glovelier.
Bien que situé au centre géographique du canton, ce site présente des limites importantes en matière d’accessibilité, pour les patients, les visiteurs, les partenaires et les 900 collaborateurs concernés.
Les expériences d’autres projets hospitaliers en périphérie (comme Riviera-Chablais ou Nord Franche-Comté, en France voisine) montrent que l’éloignement des centres urbains crée des difficultés logistiques et humaines. Le site de Delémont a été retenu pour sa connexion directe aux transports publics, sa position de nœud de connexions dans les dynamiques de mobilité et d’aménagement du territoire, et sa capacité à accueillir un hôpital compact et modulaire.

Financement et coûts
Est-ce que l’investissement de 160 millions n’entraînera pas une perte d’exploitation ? Comment l’H-JU pourra absorber cette charge financière ?
La portabilité financière de l’amortissement et de la charge d’intérêt a été analysée en détails par la banque finançant le projet qui a validé la viabilité économique du projet.
L’impact de la nouvelle construction et de son amortissement sur le résultat financier de l’hôpital doit s’analyser de la manière suivante :
- L’infrastructure actuellement en fonction n’est pas encore totalement amortie (elle le sera d’ici au déménagement dans le nouveau bâtiment).
- La charge d’amortissement supplémentaire générée par le nouvel investissement sera compensée par des gains d’efficience importants dans le fonctionnement hospitalier. Exemple : les effets de seuil sont en effet très marqués dans le fonctionnement hospitalier et des unités de 24 lits permettent un bien meilleur ratio entre personnel soignant nécessaire et patients pris en charge.
- Des économies d’énergies importantes sont également prévues en raison d’une meilleure efficacité énergétique des bâtiments.
- Enfin, l’institution pourra absorber, à ressources humaines constantes, une activité supérieure, en particulier dans le domaine ambulatoire (meilleurs flux et capacités du plateau technique).
Globalement, il est important de noter que les coûts d’infrastructure sont une composante relativement peu importante du budget de l’hôpital. 73% des coûts proviennent des rubriques liées aux charges du personnel, suivi des médicaments et matériel pour 13%. Le reste pour les autres charges d’exploitation. L’impact de l’amortissement du nouvel hôpital ne sera pas insignifiant, mais il permettra également d’améliorer l’efficacité et donc d’économiser sur les ressources ayant un fort impact sur le résultat, telles que les charges de personnel.
Quel est l’intérêt des industriels jurassiens qui contribuent au financement ?
Des industriels du canton ont choisi de soutenir concrètement le projet de nouvel hôpital à travers un prêt de 65 millions de francs, à long terme (30 ans) et à des conditions financières particulièrement avantageuses.
Ce soutien n’est ni un investissement classique, ni une opération de mécénat. Il s’inscrit dans une vision partagée : celle de promouvoir un territoire attractif, disposant d’infrastructures solides pour ses habitants, ses employés, ses entreprises. Cette démarche témoigne d’un attachement fort envers le Jura et du souhait de pérenniser le système de santé pour les générations futures.
Les industriels ne revendiquent aucun droit de regard sur la gestion du futur hôpital : leur apport vise uniquement à rendre possible un projet cantonal d’envergure, dans une logique de responsabilité partagée entre le public et le privé. C’est dans ce sens que nous parlons d’un projet « patriotique ».
Le mode de financement pourrait-il modifier les fondements de l’H-JU?
Le mode de financement retenu (un prêt de la Caisse de pensions, un prêt d’industriels jurassiens et un prêt bancaire) nécessite que l’H-JU reste un hôpital public fidèle à ses valeurs au service de la population jurassienne. C’est aussi une condition émise par les industriels qui accorde ce prêt dans un acte citoyen.
Il n’a jamais été question de s’associer à un partenaire de santé privé qui risquerait de sélectionner les bons risques ou d’abandonner certaines prestations pour répondre à des objectifs financiers. L’H-JU restera maître du projet et seul à la tête de la société immobilière qui construira le nouvel hôpital.
C’Ajouter imageest un établissement public qui le restera !
Quelle incidence d’un tel projet sur nos primes maladie ?
Le financement du système de santé suisse est complexe, ce qui entraîne de grandes incompréhensions parmi la population. Et c’est encore plus vrai quand les primes des assurances maladie subissent de fortes augmentations.
Le montant de nos primes maladies dépendent de 2 facteurs essentiels : le volume des prestations consommées (soins, médicaments, thérapies, etc.) et les tarifs hospitaliers. Les tarifs hospitaliers jurassiens font partie des plus bas de Suisse romande.
Pour concrétiser le nouvel hôpital, l’H-JU a choisi une solution de financement qui ne dépend pas des finances cantonales. Cela signifie que le contribuable jurassien ne sera pas impacté par ce projet. Par ailleurs, l’hôpital n’a pas d’emprise directe sur le tarif hospitalier (négocié avec les assureurs) et ne peut donc en aucune façon décider d’une hausse. Autrement dit, le nouvel hôpital n’aura pas d’incidence directe sur le montant des primes d’assurances maladie.
Disposer d’un site aigu moderne permettra au contraire de continuer à optimiser le fonctionnement de l’H-JU qui fait déjà partie des hôpitaux les plus efficients de Suisse.
Fondamentaux
Faut-il maintenir un hôpital de soins aigus dans le Jura ?
Si l’on considère la carte des sites hospitaliers entre Bâle et Bienne, il apparaît que seul le site de Delémont offre des soins intensifs 24h/24. Il est donc impératif de maintenir un site de soins aigus pour faire face aux nombreuses urgences et aux besoins essentiels de la population jurassienne.
Un hôpital permet aussi de conserver un réseau de soins de qualité : toute l’offre gravite autour de l’hôpital, y compris les cabinets de médecine générale.
Enfin, d’un point de vue économique, l’Hôpital du Jura génère bien plus de retombées directes et indirectes que ce qu’il coûte à la collectivité : 10 millions de prestations d’intérêt général et de mandats, alors que les retombées représentent environ 180 millions de frs pour le canton du Jura.
Renoncer à un hôpital, cela reviendrait à :
- Perdre des prestations de proximité
- Perdre un employeur très important, avec plus de 100 profils professionnels différents
- Délocaliser les prestations dans des cantons voisins où les tarifs sont plus élevés
- Perdre un secteur économique qui représente 180 millions de retombées annuelles
Pour les personnes et les entreprises qui réfléchissent à s’implanter dans le canton du Jura, la présence d’un hôpital moderne et efficace constitue un atout très important.
De plus, les résultats de l’évaluation cantonale des besoins en soins somatiques aigus projette une augmentation de l’ordre de 9% du nombre total de séjours hospitaliers entre 2019 et 2030, toutes causes confondues. Cette hausse est essentiellement liée au vieillissement de la population : les plus de 65 ans représenteront une part croissante des admissions, tant en médecine qu’en chirurgie et en soins post-aigus. Le recours hospitalier des patients âgés, plus fréquent et plus complexe, contribue fortement à cette évolution.

Quelle place dans le paysage hospitalier pour un site aigu dans le Jura?
Toutes les 15 minutes, un patient jurassien (enfant ou adulte) est pris en charge aux urgences, soit à Delémont, soit à la policlinique de Porrentruy, soit à la permanence MEDIQO Delémont. Chaque année, près de 9’000 personnes sont hospitalisées sur le site aigu de l’H-JU et des milliers de personnes bénéficient de prises en charge ambulatoires. Activités opératoires, soins intensifs, oncologie, cardiologie, pédiatrie, maternité ou médecine interne, toutes ces spécialités jouent un rôle essentiel à un moment ou un autre de l’existence de la population.
La pérennité des soins aigus est un gage d’attractivité pour les autres acteurs de la santé et en particulier pour favoriser une relève médicale dans les cabinets généralistes. Un médecin de famille doit pouvoir s’appuyer sur un partenaire hospitalier pour le soutenir dans la prise en charge de sa patientèle et fournir des prestations spécialisées. Le site de Delémont est idéalement placé pour assurer ce rôle et le garantir aux générations futures.
A noter enfin que les prestations aiguës sont étroitement liées et constituent un château de cartes qui doit rester à l’équilibre. Sans site aigu, plus de maternité, plus de pédiatrie, plus d’oncologie, plus d’urgences, plus de centre de rééducation, plus de gériatrie aiguë. La formation des médecins et le recrutement de la relève médicale seraient également compromis, y compris dans les cabinets privés.
Cela entraînerait aussi une augmentation significative des coûts pour le patient/contribuable jurassien, puisque les tarifs hospitaliers jurassiens sont nettement moins élevés que ceux des cantons voisins.

Comment les tarifs hospitaliers sont-ils fixés ?
Les tarifs hospitaliers sont négociés entre les hôpitaux et les assureurs. Ils déterminent la facture pour chaque type d’intervention.
Les tarifs jurassiens sont parmi les plus bas de Suisse romande. Comme dans de nombreux cantons, les tarifs sont ou seront renégociés pour nous permettre de faire face à l’inflation et au renchérissement, indépendamment du projet de nouvel hôpital.